jeudi 31 janvier 2008

contrastes (1)

Le vrai gros cliché au sujet de la Corée, c'est de dire que la technologie est partout.

C'est un fait, notre porte s'ouvre avec un code comme à l'entrée d'un immeuble parisien et on voit des écrans de télévision depuis la rue jusqu'au quai du métro. (ici, un écran géant derrière la porte de Namdaemun, qui a brûlé en février. il n'en reste que la structure de pierres).

Les téléphones portables sont hyper sophistiqués et servent à payer le métro, à recevoir ses relevés de compte, à prendre des photos et surtout à téléphoner à tout bout de champ et en toutes circonstances, c'est vrai aussi. (et là j'imagine déjà Manu en train de râler parce que je n'en ai pas, de téléphone)

En arrivant, c'est la première chose qui m'a frappée. ça et une certaine idée du luxe, mais j'en ferai le sujet d'un autre billet.


Et puis en me promenant un peu plus loin, dans une rue qui n'était pas indiquée dans les guides (en me perdant, ok, j'avoue!), j'ai commencé à entrevoir une facette très différente.

Tous les jours apportent leurs surprises. j'ai donc décidé de commencer une série sous le titre "contrastes".

Les prochains seront plus ciblés sur un sujet précis, promis.

mardi 22 janvier 2008

Wolmido

Aujourd’hui, nous sommes allés à la mer.

Elle est seulement à une quarantaine de kilomètres de chez nous, donc par l’autoroute, on devrait mettre moins d’une heure sans embouteillages. Non non, il n’y a pas eu d’embouteillage.

Il y a quelques jours, nous avions cherché un atlas routier avec les noms traduits en alphabet latin, mais sans succès. Nous avons donc un bel atlas tout en lettres coréennes. Manu a bien étudié les parcours avant de partir, mais impossible de trouver l’entrée de l’autoroute 120. Il faut dire qu’ici il est interdit de tourner à gauche à la plupart des carrefours, et que ça complique pas mal les trajets.

Je prends donc l’atlas sur les genoux, et on se retrouve sur une route pleine de feux qui va exactement au même endroit que l’autoroute, juste un peu moins vite… En chemin, Emmanuel et moi nous sommes fait la réflexion que ça devait être ça une mégalopole : rouler pendant plus d’une heure sans jamais quitter la ville. Impossible de dire quand nous sommes sortis de Séoul pour entrer dans la ville suivante.

Finalement, nous voilà arrivés au bord de la mer, pas très loin de l’aéroport international. Nous allons sur une toute petite île qui n’a plus d’île que le nom. Elle est reliée à la ville par la route, et par toutes sortes de digues. C’est plein de grues, de hangars et de pontons, j’adore.


Avec tout ça, il était un peu tard, et nos estomacs ont commencé à se rappeler à nous. Comme Woolmido est réputée pour ses restaurants de poisson cru à la japonaise, on en a commandé un plateau dans un des 50 restaurants du front de mer.


On a déjeuné dans le deuxième, avec des volutes sur la façade, mais ils ont des restaurants assez amusants. Façon dutch, ou avec un joli bateau dessus pour te montrer que c’est vraiment frais.





En Corée, quand on commande à manger, on a une foultitude de petites assiettes remplies de choses à picorer : des légumes, des condiments, et même des choses cuisinées avec de la viande ou du poisson qui sont servies comme accompagnements. Nous voilà donc devant des moules, des huîtres, des praires, un maquereau grillé entier, de la raie cuite (mais pas fermentée), des sauces, des petits pois, du riz, des morceaux d'ail cru - indispensable : que quelqu'un s'avise de me dire que la cuisine française est pleine d'ail, je te l'enverrai en Corée vite fait !




Et là le bizarre est arrivé : des trucs rouges orangés pleins de bosses et tout gluants, un machin qui était visiblement un concombre de mer coupé en lamelles (on le voit derrière la bouteille d’eau), et l'apothéose : des morceaux de tentacules de poulpe crus – au premier plan. Quand je dis crus, c’est tellement crus qu'ils bougeaient encore !

Pendant tout le repas, des bouts de tentacules ont essayé de se barrer de l'assiette. Nous on essayait de ne pas trop les regarder, on les a rangés dans un coin de la table. Autant préciser tout de suite qu'on n'a pas goûté. On a été minables. M'enfin prendre un truc avec mes baguettes et le voir s'enrouler autour en se collant dessus (parce que ça a des ventouses ces saloperies !), ça a bien calmé mes ardeurs. Je l'ai reposé aussi sec (ou aussi gluant, comme vous voulez).

Du coup, on a mangé des huîtres avec une joie immense. Bon, une huître chacun, mais ça tient de l’exploit ! Ensuite est arrivé à notre grand soulagement un grand plateau de sashimi qu’on n’a pas pu finir. On en était déjà à se demander si on avait bien commandé ce qu’on voulait.

Y a pas à dire, la Corée, c'est dépaysant.